Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/152

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tait pas à pas la colline de l’Acropole, frôlait les Propylées, et entrait au Parthénon.

Mais un trouble me saisit, moi, l’industrieuse ! Comment, comment, pas une idée ! Voilà que je tremble plus qu’une femme.

Elle aperçoit une ruine derrière elle, pousse un cri, et frappée au front, tombe par terre à la renverse.
hercule
a rejeté sa peau de lion ; et s’appuyant des pieds, bombant son dos, mordant ses lèvres, il fait des efforts démesurés pour soutenir l’Olympe qui s’écroule.

J’ai vaincu les Cercopes, les Amazones et les Centaures. J’ai tué beaucoup de rois. J’ai cassé la corne d’Achéloüs, un grand fleuve. J’ai coupé des montagnes, j’ai réuni des océans. Les pays esclaves, je les délivrais ; les pays vides, je les peuplais. J’ai parcouru les Gaules. J’ai traversé le désert où l’on a soif. J’ai défendu les dieux, et je me suis dégagé d’Omphale. Mais l’Olympe est trop lourd. Mes bras faiblissent. Je meurs !

Il est écrasé sous les décombres.
pluton.

C’est ta faute, Amphytrionade ! Pourquoi es-tu descendu dans mon empire ?

Le vautour qui mange les entrailles de Tityos releva la tête, Tantale eut la lèvre mouillée, la roue d’Ixion s’arrêta.

Cependant, les Kères étendaient leurs ongles pour retenir les âmes ; les Furies en désespoir tordaient les serpents de leurs chevelures ; et Cer-