dures que tu fais que je peux vivre, moi, moi, le cochon ? Pourquoi autrefois m’as-tu enlevé au marché ? Je m’en souviens, nous étions sur la paille, tu m’as choisi au milieu de mes frères, acheté bien vite, puis suspendu par les oreilles à ta ceinture et apporté ici ; ma mère pleurait, je criais, et toi tu t’en allais sans y prendre garde, récitant ton chapelet.
Je veux des femelles, je veux dans une auge d’or de la farine blanche délayée avec la mousse du sang rose, je veux avoir de la pourpre pour litière, et sous mes pieds, comme des sarments secs, entendre craquer des os humains ; et pour commencer par toi, je m’en vais te faire au flanc un trou pour boire ta bile.
Ignoble monstre ! moi qui t’aimais !
Tue-le ! Tue-le !
Écrase-le ! marche dessus !
Puisqu’il veut te tuer, tue-le !
Prends bien garde d’abîmer sa cervelle !
Oh ! tu ne me fais pas peur, je connais tes artifices, démon des illusions ; réduit bientôt à sa forme première, il va trembler sous mes poings levés.
Il est trop maigre, il faut l’engraisser d’abord ; puis, un beau