Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/309

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maîtres, des héros et des purs, la Vénus apostrophienne, qui détourne les passions et tue la chair.

damis.

Et quand nous trouverons dans la campagne une pierre de sépulcre assez large, nous ferons halte un moment et nous jouerons dessus aux skirapies de Minerve, qui se jouent la nuit, dans l’automne, à la pleine lune rousse.

apollonius
frappant du pied.

Pourquoi ne vient-il pas ?

damis
frappant aussi du pied.

En route ! en route !

apollonius
se tournant vers saint Antoine.

Doutes-tu de moi ?

damis
le menaçant.

Douterais-tu de lui ?

apollonius.

Ne puis-je appeler l’empuse piaffant qui va t’aspirer en elle par le reniflement de sa narine ?

antoine.

Ah ! doux Jésus, que j’ai peur ! comme ils sont en colère !

damis.

Sifflez, Maître, le lion de Numidie, celui qui contenait l’âme d’Amasis et qui léchait dans la poussière l’odeur de vos pieds.

antoine.

Mon dieu ! mon dieu ! est-ce qu’ils vont me prendre ?