Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/558

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sur ses épaules, et le Splenditenens à six visages qui le tient entre ses doigts pour empêcher qu’il ne vacille.

les gnostiques.

Nous t’ouvrirons la Gnose et tu monteras vers les Syzygies rayonnantes, qui te porteront au sein du Bythos éternel, dans le cercle immuable du Plérôme.

D’autres hérésies arrivent.
antoine
s’arrachant les cheveux.

Ah ! elles reviennent !

simon le magicien
avec Ennoïa, habillée tout en or.

Oui ! et elle revient aussi, elle ! Comme toi, elle a souffert, mais la voilà joyeuse maintenant, et prête à chanter sans en finir ! La trouves-tu belle, hein ? la veux-tu ? c’est l’Idée ! aime-la donc ! La pénitence l’avive et l’amour la brûle !

antoine.

Quelle prière dire ? Qui implorer ?

la fausse prophétesse de cappadoce
passant au galop au fond de la scène, penchée sur le cou de sa tigresse et secouant sa résine.

Moi ! moi !

les péchés capitaux
crient tous :

Nous ! nous !

la luxure.

Réjouis ta chair !

la paresse.

Ne pense plus !

l’avarice.

Cherche l’argent !