Est-ce ma faute, à moi ? hô ! hô ! hô ! Tout le monde autrefois me caressait… eh ! hô !
… ma torche s’est éteinte ! J’ai perdu mes flèches, hô ! hô ! J’avais des ber… oh ! oh ! oh ! des berceaux de verdure dans les jardins. Le doigt sur la bouche, souriant et les cheveux frisés, je gardais continuellement de charmantes attitudes. On m’enguirlandait de roses, d’acrostiches et d’épigrammes. Je me jouais dans l’Olympe avec les attributs des dieux. J’étais l’enchantement de la vie, le dominateur des âmes, l’éternel souci.
Je grelotte de froid, de faim, de fatigue et de tristesse. Les cœurs maintenant sont à Plutus. Quand je frappe aux portes, ils font les sourds ! J’en ai vu qui me regardaient d’un oeil farouche, et qui reprenaient leur ouvrage !
Va-t’en ! détale ! Le monde bâille à ton nom ! Tu lui as agacé les dents avec le sirop de ta tendresse !
Nous…
Passez ! Passez !
La maison est ouverte, les clefs sont perdues, l’hôte a trahi sa foi ! Plus de valets soumis, plus d’enfants respectueux, plus de pères redoutés, plus de longues familles !… et le grillon, dans les cendres, pleure le souvenir éteint de la religion domestique !