Page:Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine.djvu/97

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apollonius.

Qu’il approche !

Antoine hésite.
damis.

Approchez !

apollonius
d’une voix tonnante :

Approche ! Tu voudrais connaître qui je suis, ce que j’ai fait, ce que je pense ? n’est-ce pas cela, enfant ?

antoine.

… Si ces choses, toutefois, peuvent contribuer à mon salut.

apollonius.

Réjouis-toi, je vais te les dire !

damis
bas à Antoine :

Est-ce possible ! Il faut qu’il vous ait, du premier coup d’œil, reconnu des inclinations extraordinaires pour la philosophie ! Je vais en profiter aussi, moi !

apollonius.

Je te raconterai d’abord la longue route que j’ai parcourue pour obtenir la doctrine ; et si tu trouves dans toute ma vie une action mauvaise, tu m’arrêteras, — car celui-là doit scandaliser par ses paroles qui a méfait par ses œuvres.