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Page:Gustave Flaubert - Trois contes.djvu/193

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mettre en prison, à cause d’Hérodias, femme de Philippe[1] son frère, qu’il avait épousée ;

« Parce que Jean disait à Hérode : il ne vous est pas permis d’avoir la femme de votre frère. »

« Hérode aurait voulu le faire mourir, mais il craignait le peuple, parce qu’on regardait Jean comme un prophète.

« Mais le jour de la naissance d’Hérode, il fit un festin aux grands de sa cour, aux premiers officiers de ses troupes et aux principaux de la Galilée.

« Et la fille d’Hérodias, étant entrée, et ayant dansé devant Hérode, lui plut tellement, et à ceux qui étaient à table avec lui, qu’il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras et je te le donnerai. »

« Et il dit avec serment : « Je te donnerai tout ce que tu me demanderas, quand ce serait la moitié de mon royaume. »

« Et elle, étant sortie, dit à sa mère : « Que demanderai-je ? » Sa mère lui répondit : « La tête de Jean le Baptiste. »

Et étant rentrée tout aussitôt où était Hérode, elle lui dit :

« Je veux tout présentement, dans un plateau, la tête de Jean le Baptiste. »

« Hérode en fut attristé. Néanmoins, à cause du serment qu’il avait fait, et de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas lui refuser.

« Aussi, ayant envoyé un de ses gardes, il commanda qu’on apportât la tête de Jean dans un plateau. Et le garde lui coupa la tête dans sa prison.

« Et il apporta la tête dans un plateau, la donna à la fille et la fille la donna à la mère.

« Ce que des disciples de Jean ayant appris, ils vinrent enlever son corps et le mirent dans un tombeau. »

Mathieu, XIV, 5 ; Marc, VI, 17.


Ainsi s’expriment Marc et Mathieu, évangélistes. Ne cherchons pas à savoir si leur pieuse relation doit être crue tout entière ;

  1. Voir le mot « Hérodias » à l’index.