Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
175
COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

au contraire, dans son ensemble, éminemment favorable aux neutres, puisqu’il limite la durée de la retenue, tandis qu’à défaut de cette phrase, le commandant ennemi pourrait à la rigueur éluder ce que l’article 3 aurait de gênant, en se retranchant derrière des convenances ou des instructions dont il n’aurait de compte à rendre à personne. Le droit naturel et primordial pour tout belligérant de régner en maître absolu sur le territoire, ainsi que sur les ennemis qui sont dans sa dépendance, n’aurait reçu aucune atteinte et continuerait à exister dans toute son intégrité.

§ 6. Enfin le mode de repatriement des neutres est soigneusement indiqué dans l’article 3[1]

Le deuxième paragraphe de cet article pare à un danger qui n’est pas aussi imaginaire que l’on s’est plu parfois à le représenter[2]. C’est celui de l’espionnage.

« L’espionnage, dit le docteur Landa, a perdu toute son ancienne importance : l’on possède assez de renseignements topographiques et statistiques pour connaître le pays ennemi et ses ressources ; la rapidité des moyens de communication et la grandeur des armées ôtent toute

  1. 1867, I, 265.
  2. 1864,41.