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CHAPITRE II.

cette théorie, quoique l’on puisse citer des actes louables d’humanité[1] et que les belligérants sentent le besoin de se disculper publiquement lorsqu’ils sont accusés d’avoir manqué d’égards réciproques[2]. Nous ne sommes plus au temps où l’on forgeait des armes spéciales pour achever les blessés[3], et où il était conforme aux lois de la guerre de ne faire quartier à personne ; mais, sans remonter à cette période barbare, on a vu, exceptionnellement il est vrai, des actes analogues se produire dans des occasions plus rapprochées de nous[4].

« Pendant les premières années de la Révolution française, la guerre à mort fut décrétée par les philanthropes de Paris, au gré desquels le sang ne coulait pas avec assez d’abondance : quelques actes de barbarie furent le résultat de cette horrible loi ; mais les nations ennemies n’ayant pas daigné répondre à cette provocation, le soldat français rougit de l’écart où des monstres l’avaient entraîné, et les anciens procédés entre les braves des partis opposés reprirent leur cours[5]. »

  1. Johanniter Wochenblatt, 1868, n° 24.
  2. Palasciano, le Vittime della guerra del 1866.
  3. Bardin, ouvrage cité.
  4. Leroy-Beaulieu, de l’atténuation des maux de la guerre.
  5. Costa, ouvrage cité, II, 32.