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COMMENTAIRE DE LA CONVENTION.

le temps de se familiariser à loisir, non-seulement avec leur apparence, ce qui ne nécessite pas un long apprentissage, mais encore et surtout avec la pensée qu’ils expriment et les devoirs qu’ils rappellent. Cette pensée, ces devoirs, inscrits dans les règlements militaires, seront bien plus présents à l’esprit des soldats si la vue du drapeau et du brassard vient sans cesse les leur remettre en mémoire, que si l’on ne fait apparaître ceux-ci qu’à l’heure pour laquelle on les a institués. Il y aurait donc un grand avantage à ce que le brassard fit partie intégrante de l’uniforme du personnel sanitaire, ainsi que cela se pratique en Suisse, et à ce que le drapeau fût arboré en permanence sur les hôpitaux et les infirmeries militaires[1]. Le matériel sanitaire pourrait aussi, comme en Prusse, être marqué de la croix rouge sur fond blanc[2]. Cette idée, qui n’est pas nouvelle, a rencontré une assez vive opposition, sans que nous puissions nous l’expliquer, car elle n’a été combattue par aucun argument de quelque valeur. Quant à nous, qui ne voyons pas d’inconvénient à sa réalisation, nous ne saurions trop l’appuyer.

  1. 1867, I, 269.
  2. 1867, I 256.