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Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/28

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INTRODUCTION.

charité envers le prochain défend souvent d’user de ce droit rigoureux[1]. » Vattel à son tour écrivait : « Réduits à la fâcheuse nécessité de poursuivre notre droit par la force des armes, ne dépouillons point la charité qui nous lie à tout le genre humain[2]. »

On connaît la phrase célèbre de Montesquieu, précieusement recueillie par les partisans des idées nouvelles : « Le droit des gens est fondé sur le principe que les nations doivent se faire dans la paix le plus de bien et dans la guerre le moins de mal qu’il soit possible[3]. »

Mais, « c’est de nos jours seulement, et après avoir flotté longtemps entre plusieurs systèmes contraires, que le droit de guerre s’est assis enfin sur les principes d’humanité et de respect de l’espèce humaine. Les nations civilisées admettent la guerre comme un état de choses forcé, comme un mal inévitable, qui ne doit pas dépasser les

  1. Grotius, le Droit de la guerre et de la paix, liv. III, ch. l, §4, n° 5.
  2. Vattel, ouvrage cité, liv. III, ch. viii, § 158.
  3. Esprit des lois, liv. I, ch. iii.