Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
APPENDICE.

mettre sur la voie de nouveaux progrès, nous nous sommes attaché surtout à recueillir des faits contemporains et à constater l’état actuel des choses. Nous nous bornerons donc à rappeler succinctement les diverses phases du droit des gens en cette matière ; en constatant les adoucissements graduels qui ont été apportés à la condition des prisonniers de guerre, nous établirons par là même la possibilité de faire sous ce rapport un pas de plus dans la voie de l’humanité.

On ne saurait assigner, cela se comprend, des dates précises à chacune des étapes de la civilisation, mais le chemin parcouru n’en apparaît pas moins avec une grande évidence quand on étudie l’histoire à ce point de vue[1].

À l’origine des temps historiques, il n’est pas même question de prisonniers. On ne connaissait alors que des guerres d’extermination ; c’était la passion brutale et sans frein : point de quartier ; les combattants surexcités ne songeaient qu’à assouvir leur rage, même sur les cadavres mutilés de leurs ennemis. C’était la guerre des sauvages, telle qu’on la rencontre encore aujourd’hui chez les peuples non civilisés ;

  1. Bardin, Dictionnaire de l’armée de terre ; — Grotius, le Droit de la guerre et de la paix, liv. III, chap. vii.