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APPENDICE.

tous grades, de l’armée américaine, ont été enfermés pendant plusieurs mois. C’est là qu’ils devaient faire leur cuisine, manger, se laver, dormir et se promener. Chaque homme n’avait que dix pieds sur deux, ou six et demi sur trois ; à peine de la place pour s’étendre ; et encore faut-il en déduire l’espace nécessaire pour cuire les aliments, laver et sécher le linge.

Il paraît que l’on commençait par dépouiller le prisonnier de tout ce qu’il portait sur lui, au moins de tout ce qui avait quelque valeur, couvertures, paletots, etc. Cela se faisait quelquefois sur le champ de bataille au moment de la prise, ou d’une manière « quasi-officielle » au moment de l’entrée dans la prison, toujours avec la promesse, qui n’a jamais été tenue, de restituer plus tard ces différents objets.

Il n’y avait dans les chambres ni bancs, ni chaises, ni tabourets ; le prisonnier n’avait pas même le droit de rouler sa couverture pour s’en faire un siège ; il pouvait s’étendre par terre si cela lui convenait, ou « se balancer sur ses hanches comme les esclaves, » disait l’un d’eux. Plus tard, cependant, on se relâcha de ces rigueurs, et l’on permit aux prisonniers de