Page:Gustave Moynier - Etude sur la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne (1864 et 1868).djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
LE NOUVEAU DROIT DE LA GUERRE.

en contravention avec l’esprit de son temps ; et c’est ainsi que les chancelleries ont pu se disculper de faits révoltants, qui ont paru tels à M.  Leroy-Beaulieu et à bien d’autres, en disant : C’est le droit de la guerre.

Il est donc urgent que ce droit soit fixé ; qu’il se formule dans un texte ayant force de loi, dont les dispositions soient précises, et qui s’harmonise avec les théories philanthropiques en honneur aujourd’hui. Entrer dans cette voie ce serait faire un pas décisif et ceux qui s’y engageraient les premiers auraient bien mérité de l’humanité.

M.  Leroy-Beaulieu le sent comme nous, mais nous ne pouvons nous associer à ses regrets de ce qu’aucun effort international n’a encore été tenté dans ce sens. Il n’ignore pas du reste, car il en parle lui-même, les trois occasions successives dans lesquelles les Puissances européennes se sont concertées pour diminuer autant que possible les maux de la guerre. Elles se sont attachées chaque fois, il est vrai, à un point spécial, mais elles ont du moins assuré ainsi le triomphe du progrès en l’établissant so-