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ANNUAIRE PHILOSOPHIQUE.

les officiers des armées de terre et de mer, et résumé en quelques pages pour l’instruction du soldat. Il faut que personne ne puisse exciper de son ignorance.

Le général Trochu a dit qu’en campagne le soldat détruit pour détruire, comme font les enfants, s’il n’a pas reçu préalablement une forte éducation spéciale, commencée dans la paix, continuée dans la guerre[1].

La plupart des cruautés et des dévastations qui accompagnent la guerre sont dues surtout à la grossière ignorance des soldats, parce qu’on n’a enseigné à ceux-ci que la discipline du corps et non celle du cœur ; on ne leur enseigne pas la modération dans le combat, le respect des biens et de la vie d’autrui.

Les gouvernements ont beau s’obliger entre eux à observer réciproquement certaines règles de conduite pendant la guerre, cela ne saurait suffire ; il importe de les propager et de les expliquer à ceux-là surtout qui sont les instruments passifs de leurs résolutions. Or, la convention de Genève n’est encore basée que sur la bonne foi réciproque des belligérants. M. Moynier verrait une garantie rationnelle dans une juridiction internationale assez forte pour lui donner force de loi.


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