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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/119

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III

N’ayant encore personne pour tenir sa maison, Hervé continuait à venir prendre ses repas chez son oncle, éprouvant une sorte de douceur singulière, lui si longtemps privé des joies intimes de la famille, lui le vagabond, à se retrouver dans ce nid tiède, entre les deux jeunes filles.

Plus d’une fois il avait surpris, avec un frisson de contentement, les yeux noirs de sa cousine posés sur lui ainsi qu’une caresse, tandis qu’il racontait ce qu’il voulait bien avouer de ses souffrances, de ses misères, de sa vie à l’étranger. Certainement il n’était pas indifférent à celle-ci.

À cette pensée, un sang plus ardent brûlait alors ses joues ; ses yeux s’allumaient d’une flamme courte, concentrée, quand, à son tour, il la regardait, détaillant les traits réguliers de Mariannik,