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— C’est bon ! va toujours, nous verrons ! Espère un peu ; j’ai triomphé de bien d’autres que toi, et de plus redoutables !…

Un sourire passait sur ses traits, desserrait ses lèvres, au souvenir de ses bonnes fortunes de là-bas, des coins de terre inconnus d’où il venait.

Ce jour-là, en raison même de l’abondance subite de la sardine, le mille était tombé à vingt-cinq francs, les usines regorgeant ; encore, ce prix ne tint pas et descendit, au fur et à mesure de l’arrivée des bateaux. Rentrant parmi les premiers, Guivarcʼh et Garrec se trouvèrent au nombre des plus favorisés : après, ce fut une débâcle.

Une animation extraordinaire secouait la torpeur habituelle du port ; des quantités de barques accouraient toujours, venant accoster le quai ; d’autres se contentaient de jeter l’ancre, le long de la jetée, près du phare, en eau profonde ; parmi celles-là, rien que des gens de Douarnenez.

C’était une promenade continuelle, une sorte de navette ininterrompue entre les barques et les usines, situées l’une au Styvel, à côté du canot de sauvetage, les trois autres vers l’extrémité opposée de Camaret, à l’endroit où se trouve le bureau du commissaire de l’inscription maritime, et où s’amorce la route de falaises conduisant de Quelern à Roscanvel.

Par groupes de deux, de trois, les uns derrière