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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/131

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IV

Seule dans sa chambre, Mariannik va et vient, sans pouvoir rester un moment en place ; elle prend un bas qu’elle essaie machinalement de continuer, mais ses aiguilles s’immobilisent, le tricot échappe de ses doigts, et, ses yeux noirs droit devant elle, elle regarde sans voir, la pensée dans du rêve, sentant sa solitude s’emplir de choses qu’elle n’a pas appelées et qu’elle voudrait fuir.

Par instant, elle passe la main sur son front d’un air las ; entre les deux couchettes enveloppées de leurs rideaux blancs, elle se trouve comme perdue, abandonnée ; elle a du regret de n’avoir pas près d’elle, ainsi que d’habitude, sa cousine Yvonne : le caquetage de l’innocente, ses chansons, eussent, apaisé ces mouvements de son âme.