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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/153

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nait de surnom sinistre le Revenant, coïncidant avec sa crise de désespoir, l’avait complètement égaré, le terrifiant comme un appel de l’autre monde, un signe de mort.

Il se remettait peu à peu, un moment détourné de sa douleur, et ajouta :

— Du reste, tu dois te la rappeler, c’est Louise Tréveneuc, de Kermeur, tu sais bien, une amie de ta cousine.

Du geste il indiquait un village, sur la hauteur, au-dessus des terrains en pente qui descendent à la plage du Veryhacʼh, la grève de sable fin étalée entre la pointe de Pen-Tir et l’anse de Dinan.

Hervé se souvenait mal d’une bambine éveillée, toute petite quand il avait embarqué sur la Proserpine, un baby de trois ans au plus. Plus que les traits le nom lui revenait :

— Louise Tréveneuc, la fille au grand Tréveneuc, le fermier, oui, oui !

Dagorn continua :

— Mariannik t’en a donc rien dit ? Voilà plusieurs jours qu’elle vient ici pour la voir, tiens, vers ces heures-ci.

— Ah ! fit l’autre troublé. Tu l’attends !

— D’un instant à l’autre : Louise ne demande qu’elle et toujours elle.

Guivarcʼh hésita sur ce qu’il devait faire, s’en aller immédiatement ou rester ?

Mais il eut peur de cette rencontre au chevet