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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/163

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Camaret, quand il lui sembla qu’une forme vague glissait à travers la lande.

Il s’arrêta net, le cœur battant à gros coups sourds dans sa poitrine, les tempes serrées, et se dit :

— C’est elle !

Les ténèbres s’épaississant, on distinguait de moins en moins ; pourtant il ne s’était pas trompé, quelque chose avait remué, dans le voisinage du menhir qui se dresse à la hauteur du village, au milieu des blocs informes, qui attestent encore qu’un important alignement druidique a existé en ce lieu.

— Ah çà ! que fait-elle donc ? interrogea-t-il.

En effet, une femme allait et venait, se baissant, se relevant, tournant autour de ces pierres grises, debout ou couchées, qui parsèment le sol. Elle paraissait si légère, si inconsistante, qu’il se frotta les yeux, se demandant s’il ne rêvait pas et s’il ne prenait pas une imagination pour une réalité.

S’il n’avait pas eu si forte en lui la pensée de rencontrer sa cousine, il eût éprouvé quelque superstitieuse émotion ; mais, pour lui, ce ne pouvait être que Mariannik et il reprit sa marche, cherchant à amortir le bruit de ses pas afin de ne pas l’effrayer.

Au fur et à mesure qu’il avançait, elle lui semblait plus mince, plus petite que la fille de Pierre Guivarcʼh ; puis, elle ne se dirigeait pas vers Ca-