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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/256

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Un brouhaha de cris, de voix, tempêtant dans l’hôtel de la Marine, arriva jusqu’à eux, malgré le souffle gémissant du vent, sifflant à travers les milliers de mâts balancés sur l’eau houleuse.

— Bon ! une dispute chez cette brave tante Rosalie ! Elle doit être aux cent coups avec ces diables d’ivrognes ! s’écria le maître de port, arraché brusquement à ses idées sombres.

— Ce sera charité d’y aller voir ! appuya Marhadour.

Perçant l’épaisseur de la cohue qui se ruait dans tous les sens et ne prêtait même pas attention à ce tapage particulier, ils atteignirent la porte de l’hôtel.

Le vieillard fit un geste de colère :

— Oh ! diable !…

Le boucher plissa les lèvres :

— Ce que je craignais : le Revenant est déchaîné !… Qu’est-ce qu’il peut bien avoir dans le corps, ce gredin-là ?…

Hervé, debout, tenait tête à un groupe de Douarnenéziens :

— Eh bien ! venez-y donc !… J’ai eu affaire à sept à la fois, là-bas, en Australie ; à sept, entendez-vous, et des autres que vous, allez !… Six, que j’en ai démoli, et, sans un mauvais coup de traître, le septième y passait aussi !… Je n’en crains pas sept !…

Les autres criaient tous à la fois, mais aucun