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Page:Gustave Toudouze - Péri en mer, 1905.pdf/291

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II

Lorsque Corentin ouvrit sa fenêtre et repoussa le volet qui empêchait le jour de pénétrer dans sa chambre, il était un peu plus de quatre heures ; le temps était si merveilleux qu’il lui sembla sentir passer sur sa peau comme une caresse, dans le bain de clarté douce qui l’enveloppa tout à coup.

Au ciel, au-dessus de sa tête, quelques étoiles attardées, déjà éteintes à demi, si pâles qu’on eût dit des pierres précieuses mourantes.

Des teintes rose saumon envahissaient l’atmosphère, se dégradant à mesure qu’elles s’élevaient vers le zénith, tandis qu’un rose plus vif bordait la crête des falaises de Roscanvel, annonçant le soleil encore invisible derrière la côte de Léon, derrière la masse étagée de Brest. Au-dessous, à la base des roches, de la pointe des Capucins à