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Calais, d’Audierne, de Boulogne, d’un peu partout, appelés là pour des récompenses.

Il y avait eu des discours expliquant le but de la Société, les succès qu’elle obtenait, l’histoire des naufrages de l’année écoulée, une pièce de vers lue par un acteur, beaucoup de musique exécutés par des soldats, et, enfin, le plus émotionnant, quand son nom avait été prononcé.

Des bribes de ce qu’on avait dit sur lui flottaient encore çà et là, dans son cerveau :

« Le patron Garrec, de la station de Camaret, est un de ces vaillants qu’on peut appeler l’homme du devoir, et, pour le sauvetage, le devoir c’est l’héroïsme inconnu… Garrec est né à Camaret, son enfance s’est écoulée dans la barque de pêche de son père… »

L’énumération de ses services, la liste des sauvetages accomplis par lui précédemment, avant d’arriver aux derniers :

« Cette année, Garrec semble avoir voulu surpasser encore sa belle conduite des années précédentes : en octobre, il sauvait douze hommes du bâtiment de commerce la Perle, en perdition par une tempête horrible, sur les Pierres-Noires ! En janvier, il conduisait son canot au sauvetage d’un vaisseau norvégien et le ramenait au port ; enfin, il y a quinze jours à peine, c’était une femme, un homme et un enfant qu’il allait arracher à la mort, sur d’effroyables écueils, les Tas de Pois !… »