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cimes de la haute falaise et bondissent également dans la direction de la barque, tous jambes nues, le pantalon relevé à mi-cuisses.

Un seul, le guetteur resté debout en haut de l’escarpement formidable qui surplombe les cavernes géantes où meurt le flot, crie toujours, agitant les bras, faisant des signaux.

La barque file, les rameurs jetant au fur et à mesure à la mer un filet dont l’extrémité est retenue à terre par cinq ou six pécheurs ; elle s’éloigne un peu, décrit un demi-cercle, se rapproche de nouveau déployant toujours son filet, dont l’autre extrémité est alors saisie par un groupe égal en nombre au précédent. Puis se produit une bizarre manœuvre, les pêcheurs halant chacun de leur côté pour ramener le filet à terre.

Tonton Corentin, Balanec, Marhadour, Kerbonn, Tréboul, Lagadec, d’autres encore, étaient là, fort actionnés à cette besogne curieuse qui est la pêche des mulets.

La sardine ne donnant pas en ce moment, sans doute en raison des mauvais temps, des orages et des coups de vent qui avaient troublé tout le mois, le vieux mareyeur avait conseillé de se rabattre sur les mulets, dont quelques bancs étaient signalés aux environs, et Garrec avait amené, dès le matin, sa barque à Pen-hat.

L’embarcation se tient ainsi, attendant l’occasion tandis que sur la falaise une sentinelle surveille la