III.
Tandis que vous dormez avec indifférence,
Je veille en attendant l’heure de la présence,
Faisant mille projets qu’emporte le destin,
Avec le doux parfum des fleurs et du matin ;
Rempli du souvenir d’innocentes caresses,
Et soupirant après de nouvelles tendresses,
Tandis que vous dormez.
Elle ne viendra pas ! tout l’invite et l’implore,
Le pur éclat du jour, et celui qui l’adore ;
Elle ne viendrai-pas mêler son pas au mien,
Sur mille doux sujets égarer l’entretien,
Causer de l’avenir, de retour, de voyage :
Voilà ce que je pense, errant sous le feuillage,
Tandis que vous dormez.
Et puis, je dis encor, sentant trembler mon âme :
oh ! viendra-t-il un jour où, partageant ma flamme,
Elle ranimera celui qui l’aime tant,
Où je recevrai d’elle un baiser enivrant !
Où j’entendrai sa voix, par l’amour embrasée,
Dire : Je suis heureuse !!! Et voilà ma pensée,
Tandis que vous dormez.