Page:Guttinguer - Goffin, Baudry.djvu/10

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Ces sons inespérés les rendent à la vie !
Goffin sait profiter d’un moment d’énergie,
Il se met à leur tête, et d’un bras courageux,
Il leur montre l’exemple et travaille avec eux !
Noble et brave Goffin, ton âme généreuse,
D’un espoir fugitif est un moment heureuse,
Tu crois que tes efforts seront récompensés ;
Mais de ces malheureux les corps sont épuisés !
Cinq jours sans aliments, tant de soins inutiles,
Des travaux accablants rendent les vœux stériles !
Le pic tombe des mains une seconde fois,
Tes freres, tes amis restent sourds à ta voix !
Ô comble de revers ! Une lueur tremblante
Dans l’ombre dirigeait leur marche chancelante…
Elle s’éteint !… Tout meurt, tout cède, tout s’enfuit,
Ils n’ont plus autour d’eux que la mort et la nuit.
Mais l’âme d’un Héros toujours infatigable,
Dans son désespoir même est encore secourable !
Toujours actif, Goffin ne songe pas à lui,
Et son plus grand tourment est le malheur d’autrui !
Il ordonne, il supplie, il menace, il implore,
Quelques-uns ranimés vont travailler encore,
Goffin les encourage, il suit, presse leurs pas,
Son fils, Héros enfant, lui prend souvent le bras,
Et sentant sous ses doigts battre encore son artère,