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Page:Guttinguer - Les Lilas de Courcelles, 1842.djvu/77

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LE CHEMIN

« Allez, Monsieur, prenez la sente aux Chevaliers.
(C’est que là se dressait un fort de Templiers !)
» Suivez ! vous traversez le champ du Sacrifice…
(Là les Gaulois rendaient leur terrible justice.)
» A gauche est la bruyère et le pré d’Avenel,
» Vous arrivez alors au chemin de l’Autel ;
» Au détour est le bois de la bonne Marie,
» Une croix est auprès où tout le monde prie ;
» Vous pouvez revenir par la cour du Château,
» C’est votre meilleur fond et l’endroit le. plus beau. »
L’herbe y croît en effet en touffes inégales,
Recouvrant les tombeaux et le marbre des salles,
Épaisse et rafraîchie en de limpides eaux
Où viennent chaque soir s’abreuver les troupeaux.
Plus loin, près de la mer surgit un nom de guerre :
La Redoute aux Anglais enferme ma bruyère,
Tandis qu’à quelques pas un bois silencieux,
Par quelque troubadour fut nommé Val-des-Cieux.
Je vais, l’herbe est partout, la feuille, ou la semence.
Et sur tout ce passé la fleur pousse en silence.