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XI.


Stabat Mater dolorosa.


Descendez dans notre âme, ô larmes d’une mère !
Tenons-nous avec elle au pied de cette croix ;
Répandons-y nos pleurs, nos vœux, notre prière,
Mêlons le saint cantique à sa touchante voix.
Douleur, voilà ton jour ! ô tristesse profonde,
Temple sombre et muet, que les larmes du monde
Tombent abondamment sur ton parvis sacré !
Et quand vous aurez bien langui, prié, pleuré,
Ouvrez les yeux, soyez assurés que quelque ange,
Comme autrefois quittant la céleste phalange,
Assis près du tombeau, brillant comme le jour,
Vous dira comme il dit autrefois à Marie :
« Celui que vous pleurez n’a point perdu la vie,
Il est au ciel, chantez sa gloire et son amour ! »