Page:Guttinguer - Mélanges poétiques, 1832.djvu/79

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Tu l’aimes ! Pourquoi donc l’affliges-tu toujours ?
« Il est parti ! déjà ! Comment ! sans me le dire,
» Sans m’avoir demandé mon adieu, mon sourire !
» Combien mon cœur gémit de l’avoir offensé !
» Mais craindre ce rival, Arthur ! lui ! l’insensée
» M’a-t-il pu méconnaître ! » Et toujours plus troublée,
D’un lieu vide pour elle elle s’est exilée.

Vainement empressé Belmon, sur son chemin,
Veut, plein d’un fol espoir, s’emparer de sa main ;
Avec quel froid dédain et quelle indifférence
Elle a du fat confus repoussé l’espérance !
Comme dans cet instant son mépris sait venger
Le cœur aimant et fier qu’elle vient d’affliger !
Sous son toit solitaire aussitôt retirée,
Elle a jeté les fleurs dont elle était parée,
Détesté son orgueil, et, toute à ses douleurs,
Avec ses blanches mains caché ses yeux en pleurs,
Puis demandé sa couche, espérant que l’aurore
Amènera plus tôt le pardon qu’elle implore.