maintenant, de sorte qu’on ne distinguait plus les paroles.
Quand on eut achevé le café, tout le monde alla constater l’état de la malade. Elle semblait calme.
On ressortit et on s’assit en cercle dans le jardin pour digérer.
Tout à coup le chien se mit à tourner autour des chaises de toute la vitesse de ses pattes, portant quelque chose en sa gueule. L’enfant courait derrière éperdument. Tous deux disparurent dans la maison.
Cimme s’endormit le ventre au soleil.
La mourante se remit à parler haut. Puis, tout à coup, elle cria.
Les deux femmes et Colombel s’empressèrent de rentrer pour voir ce qu’elle avait. Cimme, réveillé, ne se dérangea pas, n’aimant point ces choses-là.
Elle s’était assise, les yeux hagards. Son chien, pour échapper à la poursuite du petit Joseph, avait sauté sur le lit, franchi l’agonisante ; et, retranché derrière l’oreiller, il regardait son camarade de ses yeux luisants, prêt à sauter de nouveau pour recommencer la partie. Il tenait à la gueule une des pantoufles de sa maîtresse, déchirée à coups de crocs, depuis une heure qu’il jouait avec.
L’enfant, intimidé par cette femme dressée soudain devant lui, restait immobile en face de la couche.
La poule, entrée aussi, effarouchée par le bruit, avait sauté sur une chaise ; et elle appelait désespérément ses poussins qui pépiaient, effarés, entre les quatre jambes du siège.
La reine Hortense criait d’une voix déchirante : « Non, non, je ne veux pas mourir, je ne veux pas ! je ne veux pas ! Qui est-ce qui élèvera mes enfants ? Qui les soignera ? Qui les aimera ? Non, je ne veux pas !… je ne… »
Elle se renversa sur le dos. C’était fini.
Le chien, très excité, sauta dans la chambre en gambadant.
Colombel courut à la fenêtre, appela son beau-frère : — Arrivez vite, arrivez vite. Je crois qu’elle vient de passer.
Alors Cimme se leva et, prenant son parti, il pénétra dans la chambre en balbutiant :
— Ç’a été moins long que je n’aurais cru.