s’y promener quelquefois. » Il la regarda soulever sa robe pour mettre le pied sur la première marche de pierre, puis gravir les autres avec célérité, et, comme il s’avançait vivement pour la rencontrer plus vite, elle lui dit en l’abordant, avec un sourire affable où germait une inquiétude :
— Vous êtes très imprudent. Il ne faut pas vous montrer comme ça ! Je vous vois presque depuis la rue de Rivoli. Venez, nous allons nous asseoir sur un banc, là-bas, derrière l’orangerie. C’est là qu’il faudra m’attendre une autre fois.
Il ne put s’abstenir de demander :
— Vous venez donc souvent ici ?
— Oui, j’aime beaucoup cet endroit ; et, comme je suis une promeneuse matinale, j’y viens prendre de l’exercice en regardant le paysage, qui est fort joli. Et puis on n’y rencontre jamais personne, tandis que le Bois est impossible. Mais ne révélez pas ce secret.
Il rit :
— Je m’en garderai bien !
Lui prenant une main, discrètement, une petite main cachée et pendante dans les plis de son vêtement, il soupira :
— Comme je vous aime ! Je suis malade de vous attendre. Avez-vous reçu ma lettre ?
— Oui, merci, j’en ai été fort touchée.
— Et alors vous n’êtes pas encore fâchée contre moi ?