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Jeanne préoccupée uniquement de son fils. Nourri par Ludivine et logé dans un vieux baril devant l’écurie, il vivait solitaire, toujours à la chaîne.

Paul un matin le remarqua, et se mit à crier pour aller l’embrasser. On l’y conduisit avec des craintes infinies. Le chien fit fête à l’enfant qui beugla quand on voulut les séparer. Alors Massacre fut lâché et installé dans la maison.

Il devint l’inséparable de Paul, l’ami de tous les instants. Ils se roulaient ensemble, dormaient côte à côte sur le tapis. Puis bientôt Massacre coucha dans le lit de son camarade qui ne consentait plus à le quitter. Jeanne se désolait parfois à cause des puces ; et tante Lison en voulait au chien de prendre une si grosse part de l’affection du petit, de l’affection volée par cette bête, lui semblait-il, de l’affection qu’elle aurait tant désirée.

De rares visites étaient échangées avec les Briseville et les Coutelier. Le maire et le médecin troublaient