Page:Guy de Tours - Poësies, t. 1-2, éd. Blanchemain, 1878-1879.djvu/130

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Après que tommes morts, que nous faisons alors
Qu’en ce inonde la vie anime nostre corps.
Las ! que feray-je donc, puisque la Parque fiere
Ne peut avec mon corps occire ma misère ?
Où auray-je recours ? Non 1 je ne puis penser,
Madame, que vos yeux qui ont peu m’ofienser
Les premiers de leurs raiz, soyent si pleins de rudesse.
Qu’ils n’ayent quelque jour pitié de mon angoisse.
Seroit-41 bien possible, Anne, que dans vos yeux
llîlleibis plus plaisans que la lampe des cieux,
•Et qu’entre les rayons de leur gentille œillade,
Où.AmovHr four et nuict se tient en embuscade,
La pitié ne logeast ? Et que sous vostre aeîn,
Des grâces tlesejour et d’Amourettes plein,
Qui « mnleve desja deux pommes de porphire
Qufanimentksjouspirsd’un gracieux ae| » hire.
Se cachast tiaistremAnt un^œur plein de venin.
De lâ^i^ir et de sang, et non un cœur bénin.
Pitoyable, amoureux, gracieux et iscik
A prendre, les ébats de Venus la gentille i
Nonl^iene le croy pas, mais bien que vostre corps
Est t^l par le dedans comme par. le dehors.
Je veux donc 4esormais embrasser. resperance
Et souffiir mes douleurs d’ime bra¥£.asseurance.
Me 4ire.bien4ieureux, en attendant le jooir
Que vous prendrez pitié de nui fideUe amour.

XVII

Anne, je ne me plains d’un milion de peines
Que je souffre en aymant vostre jeune beauté ;
Je ne^^e.plains aussi de vostre cruauté
Bien qu’elle engendre en moy mille morts inhumaines.