Page:Guy de Tours - Poësies, t. 1-2, éd. Blanchemain, 1878-1879.djvu/206

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Que je meure à présent du mal qui me possède !
Les larmes aussi bien n’allègent tes douleurs :
La mort allège tout et met fin aux malheurs.
La mort du malheureux est le plus beau remède.
Mais ne suis-je Insensé, de vouloir estre mort !
He ! ne le suis-je pas ? et l’homicide effort
Des dures passions qui m’agitent sans cesse,
Na-t-il pas desja mis en un tombeau reclus
Mon cœur désespéré ? Non ! non, je ne vy plus.
L’homme est bien trespassé qui ne vit que d’angoisse.
Adieu, belle Nérée, adieu, mon beau soleil.
Adieu, mon cher trésor, adieu, mon petit œil.
Adieu, mon tout, mon bien, mon espoir, mon envie,
Adieu, ma seule amour, hé ! qu’en ce triste lieu.
Tout noyé de mes pleurs, ne puis-je dire adieu,
Aussi bien comme à vous à ma dolente vie !