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CONCLUSION




Il ne sera pas inutile, en concluant, de résumer les principales idées que nous avons développées dans ce travail.

Notre but était de chercher ce que serait une morale sans aucune obligation absolue et sans aucune sanction absolue ; jusqu’où, dans cette voie, la science positive peut-être aller, et où commence le domaine des spéculations métaphysiques ?

Écartant par méthode toute loi antérieure et supérieure aux faits, conséquemment a priori’ et catégorique, nous avons dû partir des faits mêmes pour en tirer une loi, de la réalité pour en tirer un idéal, de la nature pour en tirer une moralité. Or, le fait essentiel et constitutif de notre nature, c’est que nous sommes des êtres vivants, sentants et pensants ; c’est à la vie, sous sa forme à la fois physique et morale, que nous avons dû demander le principe de la conduite.

Il est indispensable que ce principe offre un double caractère, car la vie elle-même se dédouble pour ainsi dire chez l’homme en vie inconsciente et vie consciente. La plupart des moralistes ne voient guère que le domaine de la conscience ; c’est cependant l’inconscient ou le subcons-