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CHAPITRE V
LA RELIGION ET L’IRRÉLIGION CHEZ L’ENFANT




I. Affaiblissement de l’éducation religieuse. — Défauts de cette éducation, surtout dans les pays catholiques. — Moyens d’en atténuer les effets. — Le prêtre. — Action que l’État peut exercer sur le prêtre.
II. — L’éducation donnée par l’État. — Instruction primaire. — Le maître d’école. — Instruction secondaire et supérieure. — Faut-il introduire l’histoire des religions dans l’enseignement.
III. — L’éducation dans la famille. — Le père doit-il se désintéresser dans l’éducation religieuse des enfants. — Inconvénients d’une première éducation religieuse suivie de négations. — Question particulière de l’immortalité de l’âme : comment parler aux enfants de la mort.


I. — AFFAIBLISSEMENT DE L’ÉDUCATION RELIGIEUSE


L’éducation religieuse, donnée aux enfants par le prêtre, a des défauts et même des dangers qu’il importe de montrer tout d’abord et qui en expliquent l’affaiblissement graduel. Une opinion qui se divinise est une opinion qui se condamne au point de vue pédagogique comme au point de vue scientifique. La grande opposition qui existe entre la religion et la philosophie, malgré des ressemblances extérieures, c’est que l’une cherche et l’autre déclare avoir trouvé ; l’une prête l’oreille, tandis que l’autre a déjà entendu ; l’une essaye des preuves, l’autre formule des affirmations et des condamnations ; l’une croit de son devoir de se poser des objections et d’y répondre, l’autre de ne pas arrêter son esprit sur les objections et de fermer les yeux sur les difficultés. De là de profondes différences dans les méthodes d’euseignement. Le philosophe,