longue ligne chargée de divisions et qui représente au fond la ligne suivie par le soleil et les astres dans leur perpétuelle évolution. Les divisions commodes de cette ligne nous permettent d’y ranger toutes choses.
Spencer dit que, dans les premiers âges et dans les pays non civilisés, on a exprimé l’espace au moyen du temps, et que, plus tard, par suite du progrès, on a exprimé le temps au moyen de l’espace. Ainsi le sauvage, comme les anciens Hébreux, connaît la position d’une place par le nombre de journées dont elle est distante. En Suisse, on répond aux touristes que tel endroit est à tant d’heures. Cette théorie est artificielle. Il est tout simple que, de bonne heure, à défaut des mesures rigoureuses de superposition pour l’espace et quand il s’agit d’apprécier des distances de marche, on réponde en termes de marche et de temps. Mais la journée même et les heures, marquées par les positions visibles du soleil, sont en réalité une série régulière de scènes spatiales, d’étendues visibles. De tout cela on ne saurait donc conclure que la notion du temps ait vraiment précédé celle de l’espace. Le temps est un artifice de mesure indirecte pour les grands espaces, mais il n’en résulte pas qu’il y ait besoin de compter