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GENÈSE DE L’IDÉE DE TEMPS

images et de leurs rapports ; 7o à l’intensité de notre attention à ces images ou aux émotions de plaisir et de peine qui accompagnent ces images ; 9o aux appétits, désirs ou affections, qui accompagnent ces images ; 10o au rapport de ces images avec notre attente, avec notre prévision.

On voit combien sont nombreux les rapports de représentation, d’émotion et de volition qui influent sur le sentiment de la durée.

Nous ne saurions donc admettre les lois trop simples qui ont été proposées et qui, selon nous, expriment seulement un des aspects de la question. Ainsi Romanes, dans ses recherches sur la conscience du temps, dit que, outre le nombre des états de conscience, le facteur additionnel qui agit pour allonger ou raccourcir le temps est « le rapport des états de conscience à leur propre succession ». Dans les expériences où il faut noter la seconde, le temps paraît relativement long ; c’est, selon Romanes, que, dans ce cas, l’attention est concentrée tout entière sur la production d’une seule et unique série de changements, telle que les battements du chronomètre ; ces changements forment donc, à ce moment, le contenu total de la conscience ; dès lors, tous leurs rapports de succession sont imprimés