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IV

qu’en conservant l’orthographe généralement reçue, les mêmes mots entre eux se présenteraient sous des formes toutes diffé­rentes, et s’écriraient caer, quéré, coz, cuden.

« J’ai donné, ajoute le même auteur, au G, devant toutes les voyelles, le son fort qu’il a dans la langue allemande, au commen­cement des mots. Ainsi on prononcera avec la même force Gailloud, gelloud (puissance), genou (bouche), ginidik (natif), goz (taupe), ar gurun (le tonnerre). On évitera par là l’introduction d’un u devant les voyelles e et i, ce qui ne sert qu’à rendre incertain le son de la syllabe qui en provient.

J’ai employé le double W en remplacement des deux voyelles ou dans les mots seulement où le radical commence par un g. Cette lettre, avec la voyelle qui la suit toujours, prend le son d’une diphthongue[1].

« Quoi qu’il en soit, on aurait tort, dit M. l’abbé Le Joubioux, en son propre nom[2], d’accuser l’auteur de chercher à intro­duire une nouvelle manière d’écrire les mots bretons ; l’orthogra­phe qu’il a suivie est celle qui était généralement en usage dans le dialecte vannetais il y a cent vingt ans. »

Malgré notre désir, nous n’avons pas osé être aussi rigoureux dans l’application générale de ces principes, nous nous sommes borné à les suivre dans quelques cas particuliers, pour ne pas nous exposer à nous voir traiter de Novateur.

  1. Nous n’avons employé le double W que pour abréger ; ainsi nous écrivons diw pour dihue (deux), piw pour pihue (qui), hanwas pour hanhuas, etc.
  2. Doué ha mem bro. — Dieu et mon pays, (préambule 1841).