Ces chiffres prouvent que la part de l’alimentation n’est pas la même dans tous les pays, pas plus que la part du loyer, pas plus que celle du vêtement ou des boissons. Enfin, il n’est pas vrai, comme le montre la dernière colonne, que le salaire se maintienne rigoureusement au taux indispensable pour la subsistance de chaque ouvrier, puisque le Français peut épargner 12% de son gain, l’Américain 10.5, l’Anglais 8.1. Si pour l’Allemagne le taux de l’épargne tombe à moins de 1%, qu’est-ce que cela prouve ? que les salaires y sont moins élevés que dans des pays plus avancés en évolution économique et que tout en dépensant moins que l’ouvrier américain, anglais ou français, l’ouvrier allemand voit cependant son salaire presque tout entier absorbé par les nécessités de l’existence. Si la loi d’airain était vraie, quand les objets les plus indispensables à la vie baissent de prix, les salaires devraient baisser.
Si nous considérons le prix en gros de 17 objets de première nécessité en Angleterre, voici le rapport que nous trouvons :
Prix en gros des marchandises en Angleterre :
Le prix de la période de 1845 à 1850 est pris comme 100. Les chiffres au-dessus et au-dessous de 100 indiquent la hausse ou la baisse.
1er juin 1891. | |||
Froment | 61 | Coton | 82 |
Viande | 126 | Soie grège | 130 |
Sucre | 36 | Lin | 65 |
Thé | 70 | Laine | 102 |
Huile | 86 | Fer | 87 |
Suif | 80 | Plomb | 76 |
Cuir | 130 | Cotons filés | 97 |
Cuivre | 66 | Tissus de coton | 89 |
Café | 136 |