Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/13

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tranchantes, par leurs sophismes subtils, ils apparaissent aux yeux de naïfs et d’ignorants, comme des sortes de messies et d’apôtres.

En attendant les monopoles effectifs dont ils veulent s’emparer, ils s’arrogent le monopole de représenter « la classe ouvrière ». Ainsi, voici en quels termes M. Lavy interrompait mon discours du 8 mai 1893 sur les Bureaux de placement :


M. Lavy. — Cela cadre avec les affirmations que vous avez formulées d’un bout à l’autre de votre discours contre la classe ouvrière. Vous en avez le mépris et la haine, je le conçois.

M. Yves Guyot. — Monsieur Lavy, permettez-moi de vous dire que je ne considère pas cette expression de classe ouvrière comme étant compatible avec le vocabulaire dont nous devons nous servir ici. (Très bien ! très bien ! sur un grand nombre de bancs.) Nous ne reconnaissons pas plus de classes ouvrières (Très bien ! très bien !) que de classe aristocratiques.

Et nous mêmes, quelles sont donc nos origines ? Quelle est notre manière de vivre ? Croyez-vous donc que nous n’avons pas tous des attaches avec les ouvriers dans notre parenté ou parmi nos ancètres !

Est-ce que la plupart d’entre nous ne travaillons pas d’un manière ou d’une autre ? Qu’est-ce que ces séparations aussi radicales que vous voulez faire entre les travailleurs et ceux qui ne travaillent pas. (Très bien ! très bien ! — Applaudissements à gauche et au centre.)

Vous avez déclaré, Monsieur Lavy, que j’avais la haine et le mépris de la classe ouvrière. Pourquoi aurais-je ce mépris ? Pourriez-vous me le dire ?

M. Lavy. — Je n’en sais rien.