Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/159

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aussi à ce sujet, je le priai de me prévenir du jour de l’interpellation, parce que je révoquerais M. X. la veille.

M. X. a quitté la France, et il ne s’agit ici d’aucun de vous ; mais rappelez-vous bien que si la loi sur les syndicats vous donne des droits, elle ne vous donne pas tous les droits, que vous ne pouvez vous en servir pour troubler les services et faire de l’indiscipline.

Chaque fois que les patrons voudront la voter à votre égard nous la ferons respecter, mais quand des ouvriers voudront abuser de cette loi, se servir de leurs fonctions dans le syndicat pour jeter la perturbation dans le travail même de leurs camarades, nous ne vous soutiendrons pas.

Prenez garde, en abusant de la loi sur les syndicats de provoquer une réaction contre elle. Le jour où un petit bourgeois ne pourra plus renvoyer sa cuisinière, sous prétexte qu’elle fait partie d’un syndicat, les syndicats auront vécu.


M. Bovier-Lapierre voulut justifier les prétentions à l’inamovibilité des ouvriers syndiqués et déposé la loi qui porte son nom et que la Chambre des députés a fini par adopter. Cette loi ne vise que les patrons. Elle les frappe d’un emprisonnement de dix jours à un mois, et d’une amende de 100 francs à 2.000, s’ils ont troublé le fonctionnement des syndicats professionnels. La rédaction est assez naïve : car elle comporte le « refus motivé d’embauchage. » Et si le patron refuse d’engager un ouvrier sans dire pourquoi, comment la loi pénétrera-t-elle son intention ? Mais si un patron renvoie un ouvrier syndiqué, celui-ci pourra toujours déclarer que c’est à sa qualité de syndiqué qu’il doit son renvoi. La loi Bovier-Lapierre