Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/185

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celle des faiseurs d’extras dont j’ai parlé dans mon discours du 8 mai, peut gagner des appointements d’une année en ne travaillant que pendant vingt-quatre semaines. Il est embauché chez un patron, pendant huit jours, fait bien son métier. Le neuvième jour, il bouscule un client. Le patron qui a peur que ses clients, ainsi traités, ne prennent la porte, la lui indique. Aussitôt citation devant le Conseil des prud’hommes : et le patron est toujours condamné à payer huit jours au garçon coiffeur, pourboires compris !

Cette manière d’entendre leurs fonctions de la part des conseillers prud’hommes ouvriers nous semble le déni de justice le plus scandaleux, le mépris de la loi, du justiciable, poussé à son extrême limite ; et quand M. Lockroy commence l’exposé des motifs de sa proposition de loi en disant : « La juridiction des conseils de prud’hommes est justement populaire : elle répond aux aspirations et aux besoins de la démocratie moderne », il prouve qu’il ignore de quelle manière elle fonctionne ou qu’il considère que « les aspirations et les besoins de la démocratie moderne » sont d’ériger la partialité du juge en principe !

Comme curieux symptôme de psychologie des socialistes, il faut bien que nous signalions aussi leurs réclamations en faveur du travail à la journée et contre le travail aux pièces, qui révèle un appétit dépravé pour le travail servile.