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Au mois d’Août 1882, les menuisiers de Paris se mettent en grève, non pas pour une question de salaire ; car voici la progression qu’il avait suivie : 1877, 0,60 ; 1879, 0,70 ; 1882, 0,80 ; mais ils demandent la diminution des heures de travail et la suppression du marchandage.

Nous avons parlé des cahiers des charges que le Conseil municipal avait la prétention d’imposer aux adjudicataires des travaux de la ville de Paris, établissant un maximum d’heures de travail et un minimum de salaire. Dans deux rues voisines, un beau matin, en 1888, se trouvèrent des terrassiers qui travaillaient à des conditions différentes : les uns étaient placés sous le régime de l’ancien cahier des charges et les autres sous le régime du nouveau. Les premiers ne comprirent pas cette différence ; ils ne comprirent pas mieux qu’ils devaient gagner moins que leurs camarades quand des conseillers municipaux essayèrent de le leur expliquer, et ils se mirent en grève.

Quand la grève d’Anzin éclate, en 1884, on réclame la suppression du marchandage, on proteste surtout contre un nouveau mode de travail et M. Basly déclare[1] dans sa déposition devant la délégation de la commission des 44 que « si les ouvriers d’Anzin eussent connu le mode de travail actuel, la grève n’aurait pas éclaté. »

Quand les mineurs sont en grève, ils invoquent les questions d’administration des caisses de retraite et de secours. Cette réclamation permanente suffit rarement pour déterminer la grève ; mais elle apparaît

  1. Rapport de M. Clémenceau, p. 50