Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/200

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cats à imposer leur autorité dans les ateliers et usines, à ne pas souffrir qu’il s’y trouvât un ouvrier non-syndiqué. Au mois de janvier 1893, cette prétention provoqua non seulement la grève dans l’usine Marrel mais par solidarité, les ouvriers des autres usines, Brunon, Arbel, Deflassieux, Lacombe, des Aciéries de la marine, etc., etc., les ont quittés sans invoquer aucun grief, ni formuler aucune réclamation.

La grève est déclarée : mais par qui ? Est-ce à l’unanimité ? Pas du tout. C’est une minorité le plus souvent qui prend la résolution. Si elle trouve de la résistance, elle a recours à l’intimidation, aux injures, aux menaces et même aux coups. En mars 1882, à Bessèges, 2 ou 300 individus se mettent en grève : 5.500 ouvriers voulaient travailler, et finissent par céder.

Le 25 novembre 1889, à la Chambre des députés, je signalais qu’à l’Escarpelle, le 7 novembre, une réunion spontanée d’ouvriers antigrévistes avait combattu la grève. Malheureusement, c’est là un acte de courage isolé dans l’histoire des grèves.

Le 19 novembre 1891, je disais à la Chambre des députés, sans que mes renseignements pussent être contestés, que la grève des mineurs du Pas-de-Calais, avait été déclarée à la suite d’un vote dont les voix se répartissaient de la manière suivante : 13.000 pour ; 7.000 contre ; 10.000 abstentions et la grève générale est proclamée.

Ensuite on nomma des délégués pour formuler des revendications qui devaient, a posteriori, la justifier.