Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Malgré l’expérience si décisive de Carmaux, nous voyons M. Charles Dupuy suivre les mêmes procédés pour la grève de la Taupe et du Grosménil (Haute-Loire), et le sous-préfet de Brioude, se met à la suite d’un délégué de la Bourse de Paris, M. Dufour, pour exiger que la Compagnie verse une indemnité à deux ouvriers qu’elle avait renvoyés parce qu’ils avaient l’habitude de faire 20% ou 25% d’ouvrage en moins que leurs camarades ; que le travail ne soit repris que vingt-quatre heures après qu’il les aura replacés dans une mine voisine, et promettre que tous les grévistes condamnés pour faits de grèves seront mis en liberté[1].

Le gouvernement a des ouvriers dans les manufactures d’allumettes et de tabac. Ils reçoivent des pensions de 600 francs pour les hommes, de 300 pour les femmes et divers avantages. Ils se sont mis en grève (20 mai 1893), pour demander une augmentation de salaires de 15%, la suppression des punitions, le renvoi de certains contrôleurs. Le ministre des finances accepta l’augmentation demandée par les grévistes, mais maintint l’exclusion de Deroy qui s’était mis à la tête de la grève et qui était membre d’un syndicat, de sorte que si la loi Bovier-Lapierre eût été en vigueur, le ministre des finances eût du être condamné en police correctionnelle : et le 28, il finit par accepter la réintégration de Deroy, donnant ainsi l’exemple de la faiblesse à l’égard des prétentions et des exigences des grévistes !

Pendant que Deroy rentrait dans l’atelier, un direc-

  1. Voir le Siècle du 16 juin 1893.