Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/248

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directeur politique, ni le directeur intellectuel des travailleurs. Quand M. Chagot intervenait pour faire enterrer religieusement un ouvrier qui voulait être enterré civilement, il était dans son tort. Quand M. de Solanges se sert de sa situation d’administrateur des mines de Carmaux pour se faire élire député, qu’en résulte-t-il ? C’est que les mineurs prennent leur revanche trois ans après et choisissent M. Baudin pour messie.

Les travailleurs n’ont qu’une obligation à l’égard de leur patron : c’est l’œuvre de production pour laquelle ils reçoivent un salaire. Si le patron veut en exiger autre chose, il comment un abus : dans ce cas, il aboutit à la servilité, à la révolte ou à l’hypocrisie, et il prépare de terribles retours.

Si des patrons ont trop souvent méconnu cette vérité, c’est que la plupart en sont encore à la vielle conception du chef de tribu. Ils considèrent que les devoirs de leurs ouvriers sont aussi indéterminés que leurs propres droits. C’est en vertu de cette conception aussi qu’ils veulent être bienveillants et prendre en charge leur sort. Ils y ont poussés à la fois par générosité et en même temps par un intérêt que je caractérisais de la manière suivante, au Sénat, le 21 juillet 1890 :


Les grands industriels, les grands manufacturiers, les compagnies de chemins de fer avaient senti la nécessité de fortifier le contrat de travail du côté de leurs ouvriers, afin de ne pas être exposés à des abandons fortuits.

Ils avaient donc constitué des caisses de secours, des caisses de retraite, ils avaient créé des écoles avant l’établissement de l’instruction gratuite, lis avaient assuré aux