Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/84

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Des coalitions se formèrent contre sa machine, parce qu’on prétendait que sa généralisation allait enlever le pain aux ouvriers.

Savez-vous combien il y a aujourd’hui d’ouvriers employés dans les filatures anglaises ? 500.000 ! Donc loin de diminuer le nombre des fileurs, les machines l’ont augmenté dans la proportion de cent pour un. Les chemins de fer ont ruiné les diligences, c’est vrai : mais aujourd’hui les employés des compagnies de chemins de fer, sont au nombre de 230.000 !

J.-B. Say a fait une démonstration frappante de la plus-value que les machines donnent au travail.

Supposons que 300.000 francs soient employés dans une manufacture : un tiers en matières premières et deux tiers en salaires. Le manufacturier trouve une machine qui économise la moitié des salaires. Laissera-t-il improductifs les 100.000 francs économisés ? Non, il diminuera le prix de ses produits proportionnellement, — par conséquent il en augmentera la consommation, et cette augmentation provoquera l’activité de son usine, donc une nouvelle demande de main-d’œuvre. S’il ne peut employer cette somme à son usine, il la déposera dans une banque, il l’emploiera en commandite, et ce capital, ainsi disponible, servira à provoquer de nouvelles entreprises qui réclameront une augmentation de l’effort humain.

On peut dire : la valeur de l’homme est en raison de la puissance de l’outil.