Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/90

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faut de la main-d’œuvre qui se paye, le travail de chevaux dont l’entretien et la nourriture sont coûteux, des engrais et amendements, de la semence, enfin toutes choses ayant une valeur. Si la récolte est bonne, il y a remboursement de toutes ces dépenses, plus une certaine rémunération qui est le profit de l’agriculteur.

Quand par suite d’accidents, sa récolte n’est pas suffisante pour compenser les avances qu’il a faites, alors, il a commis un excès de consommation : et il n’a pas de produits à échanger contre des machines agricoles, contre des habits, des chaussures, des attelages, etc. Il consomme moins de produits manufacturés, parce qu’il n’a pas le pouvoir de les acheter.

Voilà l’origine d’un grand nombre de crises économiques ; et le déficit qui les provoque est le contraire de l’excès de production.

De même, à quoi était due, par exemple, la grande crise des chemins de fer aux États-Unis ? On a englouti dans des travaux de terrassements, dans les percements de montagnes, dans la construction de viaducs, dans la pose de millions de tonnes de rails, des capitaux considérables. Ces capitaux ont perdu leur pouvoir d’achat. Jusqu’au moment où l’usage de ces voies l’aura reconstitué, il y a eu excès de consommation : et par conséquent crise, crise qui se répercute sur les usine et manufactures qui, elles aussi, ont fait des excès de consommation en outillage, en achats de matières premières, en payement de main-d’œuvre, relativement aux débouchés qui se ferment devant elles.