Réfléchis donc que s’il y a quelqu’un qui aies tout à gagner au bon marché, c’est toi.
Tu en profites d’abord comme travailleur : car plus il y a de produits à échanger contre leurs équivalents, plus la consommation grandit : par conséquent, la demande de travail ne cesse pas d’augmenter et ton salaire de s’élever.
Tu en profites ensuite comme consommateur : et à salaire égal, tu peux te procurer plus d’objets à ta convenance. Quand avec 10 francs de salaire, tu peux acheter une paire de souliers que tu aurais payés autrefois vingt francs, ton salaire vaut le double.
Lorsque tu te fais protagoniste de la cherté, tu continues à jouer les Georges Dandin.
Ingrat ! depuis plus d’un demi-siècle, tu n’as pas cessé d’être le favori de cette loi de l’offre et de la demande contre laquelle tu fulmines tes anathèmes !